Dyson contraint de faire le ménage

Le groupe britannique Dyson a été le premier fabricant en France à introduire des aspirateurs sans sac « quadruple A », soit une note de A pour chacun des critères figurant sur la nouvelle étiquette énergie des aspirateurs : une perfection qui en a laissé plus d’un perplexe. Bosch n’a d’ailleurs pas manqué de réagir, accusant son concurrent d’afficher de fausses déclarations sur ses étiquettes énergie.

En 2014, plusieurs actions en justice ont ainsi été intentées en Allemagne et aux Pays-Bas par Bosch. Dans tous les cas, la décision juridique était en faveur de Bosch. En France, aucune communication n’a été faite à ce sujet mais les étiquettes énergie ont été réajustées par Dyson, dévoilant désormais des classes revues à la baisse, passant parfois de A… à D ! 

Sommé de s’expliquer sur de si bons résultats de dépoussiérage, Dyson, qui a refusé de communiquer ses rapports de tests, s’est défendu : « Des tests externes réalisés sur nos produits […] ont mis en avant que différents laboratoires pouvaient déclarer des résultats de dépoussiérage sur moquette avec des variations considérables ». Ces variations, ajoute le groupe, s’expliquent par « des différences dans les méthodes de test [...] et dans la qualité de la moquette utilisée ». Mais Bosch a rappelé que le comité européen CENELEC a normalisé les méthodes de calculs : les variations entre laboratoires sont par conséquent « limitées et acceptables ».

En cause également, le niveau sonore indiqué sur l’étiquette énergie de certains aspirateurs Dyson a subitement augmenté, passant ainsi de 77 à 84 dB pour l’un des modèles. Une différence considérable lorsqu’on sait que 3 dB peuvent doubler la perception du bruit.

Malheureusement, les informations affichées sur l’étiquette énergie, censées renseigner au mieux le consommateur, se font sur simple déclaration du fabricant. De là à transformer ces étiquettes en simples allégations marketing, il n’y a qu’un pas. C’est à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de veiller à leur conformité et, le cas échéant, faire condamner les fabricants à une amende très modeste pouvant aller jusqu’à 450 €. L’autorité semble toutefois bien peu regardante sur le sujet.