ACTUALITÉ
Frais de gestion des produits d’épargne

Une étude frustrante de la part de l’AMF

L’Autorité des marchés financiers (AMF) vient de publier une étude sur le niveau des frais courants prélevés par les sociétés de gestion sur les fonds commercialisés auprès des particuliers. Instructif, mais incomplet.

L’étude a le mérite d’exister. L’Autorité des marchés financiers (AMF) vient de publier une analyse sur le niveau des frais facturés en 2015 par plus de 8 000 OPCVM (organismes de placement collectif en valeur mobilière) distribués en France. L’exercice est intéressant dans la mesure où il attire l’attention sur le poids des frais « de gestion ». Ces derniers peuvent en effet totalement annuler le rendement escompté voire, pire, générer des pertes sèches sur certaines assurances vie, pourtant vendues comme totalement sécurisées ! Les frais courants étudiés par l’AMF recouvrent principalement les frais de gestion, frais de dépositaire, frais liés au conseiller en investissement s’il y en a, certains frais de distribution, commissions de mouvement (le cas échéant), frais d’audit et de commissaires aux comptes… Attention, les frais d’entrée et de sortie et les frais de surperformance (s’il y en a) seront en revanche à rajouter à ces frais courants.

1,8 % de frais courants pour les fonds actions

Pour réaliser son étude, l’AMF a passé au crible les frais courants mentionnés dans les documents d’information clés pour les investisseurs (« DICI ») qui doivent obligatoirement être remis aux épargnants. Bilan selon l’autorité de tutelle : les fonds actions sont ceux qui présentent un niveau de frais courants le plus élevé. Le taux moyen tourne en effet autour de 1,80 %. En seconde place, se trouvent les fonds mixtes (actions et obligations) dont les frais courants représentent chaque année, en moyenne, 1,58 % des sommes placées. Le taux est beaucoup plus faible pour les fonds obligataires (0,69 %)  et surtout pour les fonds monétaires (0,10 %). Et les taux peuvent flamber jusqu’à 3,4 % pour les fonds actions et pour les fonds mixtes. Près du double par rapport à la moyenne ! On comprend l’intérêt de pouvoir comparer.

Une information incomplète

Problème, l’étude n’est pas forcément d’un très grand secours pour les investisseurs particuliers. En effet, elle n’intègre pas tous les frais (notamment frais d’entrée ou de sortie, frais de surperformance…). Mais surtout, elle ne tient pas compte du fait que dans la pratique, la plupart des documents d’information remis aux clients indiquent seulement un niveau maximum de frais de gestion que la société s’autorise à prélever. Et contrairement à ce qu’impose la loi, le plus souvent, les sociétés de gestion n’informent pas les souscripteurs du taux de frais courants prélevés au cours de chaque exercice ! Les relevés de situation annuelle mentionnent seulement le rendement net du fonds, c’est-à-dire la performance du fonds, déjà amputée des frais de gestion, sans précision sur le niveau de ces frais. Difficile dans ce cas de savoir ce qui est véritablement ponctionné par la société.

Élisa Oudin

Élisa Oudin

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