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Fruits et légumes

Trop de produits francisés

Selon la dernière enquête de la Répression des fraudes, l’étiquetage des fruits et légumes laisse toujours à désirer. 10 % de ces produits ne seraient pas conformes à la réglementation européenne. Parmi les principaux problèmes, la francisation.

« Mangez local », un slogan qui a le vent en poupe en ces périodes de crise économique. Et tant mieux si nous sommes de plus en plus nombreux à consommer responsable et à privilégier les productions de proximité. Mais attention aux dérapages. Une fois de plus, les enseignes de la grande distribution ont compris tout le profit qu’elles pouvaient tirer de cette nouvelle tendance. Elles cherchent donc à mettre en valeur leurs approvisionnements locaux, quitte à franchir la ligne jaune et à tricher lorsque cela les arrange. C’est en tout cas ce qui ressort des résultats de la dernière enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans le secteur des fruits et légumes, publiée le 22 octobre dernier. Plus de 9 000 établissements ont été visités et près de 60 000 actions de contrôle réalisées. Résultat : 10 % des produits contrôlés se sont révélés non conformes à la réglementation européenne sur l’étiquetage, donnant lieu à 4 833 avertissements, 497 procès-verbaux et 37 mesures de police administrative. L’infraction la plus fréquente consiste à présenter comme locaux des produits issus d’autres régions françaises voire d’autres pays d’Europe. Plus inquiétant, si ces « anomalies » se retrouvent principalement dans les grandes surfaces, elles apparaissent également sur les marchés en plein air, au risque de mettre à mal un des derniers liens de confiance qui unissait consommateurs et producteurs.

Des tromperies aussi sur le poids et les indications géographiques

Autres infractions constatées : les tromperies sur le poids des produits préemballés, les mentions d’origine, d’absence de traitement ou des allégations nutritionnelles ou de santé non justifiées. Les indications géographiques (AOP, IGP) font également l’objet d’usurpations. Quant aux petits arrangements avec l’étiquetage, ils ne sont pas l’apanage exclusif des distributeurs. Les producteurs sont également épinglés : « certains producteurs complètent leurs stocks par des fruits et légumes issus de l’achat-revente sans en informer le consommateur », indique la DGCCRF. De quoi ternir quelque peu l’image écoresponsable des circuits courts, même si ces infractions restent rares, du moins on peut l’espérer… Seule note positive, les anomalies restent marginales du côté de la qualité des produits : les constats dressés portent principalement sur le non-respect de la qualité minimale des fruits et légumes proposés à la vente : pourriture, maturité excessive, verdissement, germination. Des infractions relevées principalement sur les marchés de plein vent et les magasins de hard discount. Mais il est vrai que la DGCCRF ne place pas la barre très haut. Si les contrôles avaient porté, par exemple, sur le goût des fruits (taux de sucre, jutosité…), gageons que les résultats auraient été bien plus alarmants !

Même si, selon les résultats de l’enquête, le nombre d’avertissements distribués diminue, les procès-verbaux dressés et les constats de non-conformités sont eux en augmentation, avec 4,17 % des contrôles en 2013 contre 3,94 % en 2012.

Florence Humbert

Florence Humbert

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