ACTUALITÉ
Grippe aviaire

Rebelote pour les canards

Alors que les éleveurs de foie gras du Sud-Ouest se remettent à peine de l’épisode de grippe aviaire survenu l’hiver dernier, l’épidémie fait son retour. L’offre de foie gras de Noël devrait cependant être relativement épargnée.

Nouveau coup dur pour les producteurs de canards du Sud-Ouest. Malgré les mesures biosanitaires instaurées pour limiter la survenue de nouvelles épidémies, voilà le virus de la grippe aviaire de retour dans les élevages à quelques jours seulement de la date où la France aurait dû retrouver son statut de pays indemne. Après que les premiers cas ont été détectés fin novembre sur des canards sauvages dans le Pas-de-Calais, le virus s’est rapidement transmis à des élevages, notamment dans le Tarn. Début décembre, l'ensemble du territoire était donc placé en risque « élevé » par le ministère de l’Agriculture, déclenchant la mise en place de mesures de protection renforcée : confinement des bêtes, mise en place de filets.

En 2016, la production de foie gras du Sud-Ouest avait baissé de 25 % en raison de l’épisode de grippe aviaire de l’hiver 2015-2016. Les mesures sanitaires mises en place – dont un vide sanitaire de 4 mois dans les élevages – avaient entraîné une forte baisse du nombre de canards mis en production au cours de l’été : soit 9 millions de palmipèdes en moins.

Une crise sanitaire qui aura finalement eu peu d’impact sur l’offre au moment des fêtes, les foies gras vendus à la fin de l’année étant majoritairement issus de canards mis en élevage à la fin de l’été. Il faut en effet compter environ 105 jours (trois mois et demi) entre l’éclosion des œufs et l’abattage des canards gavés.

Pas d’incidence sur la santé humaine

Selon le Cifog (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras) l’offre en cette fin d’année ne devrait pas être réduite de plus de 10 % grâce à plusieurs leviers de compensation. D’une part, la baisse de l’offre a été principalement répercutée cet été. D’autre part, les producteurs ont à disposition les foies gras destinés à l’export qui ne partiront pas en raison de l’embargo sanitaire décrété par de nombreux pays, dont le Japon et Singapour, gros consommateurs de foie gras. Rappelons que cette épidémie de grippe, dont le canard est le plus souvent un porteur sain, n’a pas d’incidence sur la santé humaine mais constitue un danger pour certaines espèces de volailles qui y sont particulièrement sensibles, comme le poulet ou la dinde.

La situation reste difficile pour les éleveurs et transformateurs du Sud-Ouest qui représentent plus de 70 % de la production nationale. La filière espère toutefois que les nouvelles règles d’hygiène mises en place au printemps 2016 (vide sanitaire dans les élevages, contrôle des transports…) permettront de limiter les conséquences de cette nouvelle épidémie.

Marie-Noëlle Delaby

Marie-Noëlle Delaby

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