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Pesticides

Les biocides bientôt sous clé ?

Si les pesticides agricoles sont régulièrement épinglés pour leur nocivité, on parle beaucoup moins des biocides. Ce sont pourtant les mêmes substances, utilisées au quotidien dans le cadre domestique sans précaution ! La réglementation doit évoluer malgré la résistance des lobbies industriels.

Les biocides, c’est tout simplement le nom qu’on donne aux pesticides quand on les utilise à la maison, que ce soit pour tuer les moustiques ou les fourmis envahissantes, traiter le chat ou le chien qui a des puces, nettoyer la moquette ou éradiquer les acariens, protéger les vêtements des mites, pulvériser la plante verte, traquer les microbes… On s’en sert au quotidien en oubliant qu’il s’agit de produits phytosanitaires, parfois même de molécules déjà interdites en agriculture en raison de leur toxicité pour l’homme ou l’environnement. Or les débaptiser pour parler de biocide ou d’antiparasitaire n’enlève rien à leur nocivité. Les insecticides néonicotinoïdes qui viennent d’être interdits en agriculture au niveau européen se retrouvent par exemple dans des produits biocides grand public.

Constatant que « les produits phytopharmaceutiques sont de plus en plus réglementés, notamment pour protéger le grand public », le projet de loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire du gouvernement prévoit d’étendre les mesures d’interdiction de vente en libre-service, de publicité et de promotion qui s’y appliquent aux biocides, jugeant qu’ils « ne sont pas autant réglementés, alors qu’ils utilisent pour certains les mêmes substances actives que les produits phytopharmaceutiques ».

Pour protéger la population, la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale a donc voté en faveur de l’amendement qui fait converger les réglementations concernant la mise sur le marché grand public des produits biocides et phytopharmaceutiques.

Mais depuis ce vote, les lobbies industriels se déchaînent, ils clament leur hostilité à cette mesure de protection des consommateurs et demandent le retrait de cet amendement.

La balle est désormais dans le camp des parlementaires. Céderont-ils aux pressions des fabricants ou tiendront-ils bon pour protéger la santé des consommateurs ? On aura d’ici la fin du mois de mai un début de réponse avec le vote prévu à l’Assemblée nationale en séance plénière.

Élisabeth Chesnais

Élisabeth Chesnais

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