ACTUALITÉ
Renault Kadjar

Premières impressions

Renault arrive enfin sur le segment des SUV compacts avec son Kadjar confortable, bien équipé et original. Mais il accuse quelques défauts de finition qui pourraient refréner l’enthousiasme des amateurs de ce type de voiture.

Tests du Renault Kadjar

Depuis la mise en ligne de cette première impression, nous avons testé sur circuit le Kadjar dCi 130 Energy Intens et le Kadjar TCe 130 Energy

Deux mois après le nouvel Espace, Renault présente un nouveau crossover compact, le Kadjar, dont l’ouverture des commandes commence le 1er juin. Ces deux nouveaux modèles, presque jumeaux à l’état-civil, possèdent de nombreux gènes communs car ils partagent la même plateforme, également utilisée sur les nouveaux Nissan X-Trail et Qashqai. D’ailleurs, entre ce dernier et le Kadjar, on trouve pas moins de 60 % de pièces communes. Bien sûr, ce sont celles qui sont invisibles : le châssis, les trains roulant, les moteurs, etc. Pour le reste, chaque SUV possède sa propre identité.

Qualité de vie à bord

L'habitacle du Kadjar est pratique mais souffre d'une finition perfectible.

En grimpant dans le Kadjar, on retrouve un environnement connu découvert sur le nouvel Espace, notamment au niveau du combiné d’instruments qui est quasi identique. Ici, pas de large écran tactile, toutefois, mais un « simple » 7 pouces. S’il s’avère pratique, il est peut-être un peu loin du conducteur. Un choix imposé par la présence des commandes des systèmes de stationnement automatique et d’alerte de franchissement de ligne.

En partie basse de la console centrale se concentre tout ce qui concerne le chauffage, la climatisation et la ventilation. Bien agencées, ces commandes tombent facilement sous la main. Idem pour le volant qui offre une ergonomie générale plutôt bonne. De toute façon, de nombreuses fonctions sont accessibles via l’écran tactile et le système connecté RLink 2 que l’on retrouve aussi sur d’autres modèles de la marque comme la Clio IV ou la nouvelle Twingo, ou même le petit SUV Captur.

L'écran, situé un peu loin du conducteur.

Assez flatteur au premier coup d’œil, l’habitacle perd de sa séduction quand on y  regarde de plus près. En effet, nous avons noté des petits défauts d’ajustement de certains éléments de la partie supérieure de la planche, ou encore du couvercle de boîte à gants, ainsi que de certains entourages de grilles d’aération. Autre grief contre la finition : les revêtements inférieurs de la planche de bord ne reçoivent aucun rembourrage. Quant aux contre-portes, elles manquent de rigidité. Heureusement, les éléments sont bien assemblés et ne génèrent aucune vibration.

Les sièges, particulièrement confortables, assurent un très bon maintien en toutes circonstances, même en conduite dans les chemins caillouteux. On appréciera les multiples réglages qui permettront au conducteur de trouver une bonne position de conduite, même si les boutons des sièges chauffant sont mal placés. En outre, l’espace intérieur est appréciable et tous les passagers, à l’avant comme à l’arrière, trouveront facilement leurs aises. Un avantage certain du Kadjar par rapport à la concurrence. Il faut dire qu’avec ses 4,45 m de long, c’est l’un des plus grands du segment. En comparaison, la Suzuki SX4 S-Cross est à 4,30 m, la Citroën C4 Aircross (jumelle de la Mitsubishi ASX) stagne à 4,34 m, la Peugeot 3008 mesure 4,37 m, la Nissan Qashqai 4,38 m et la Volkswagen Tiguan 4,42 m.

Les boutons des sièges chauffants sont mal placés.

Au volant

Nous avons pris le volant de la seule version essence disponible, un bloc 1,2 l de 130 ch. La cylindrée est un peu juste pour ce type d’engin assez lourd (1 306 kg) et la mécanique manque de tonus à bas régime. Sur route, cela imposera de fréquentes rétrogradations dans les dépassements. Enfin, elle risque d’être à l’agonie lors des trajets sur route de montage avec famille et bagages. Mais, en roulant tranquillement, ce moteur s’avère silencieux et très agréable à conduire.

Côté consommation, notre trajet sur route mixte (voies rapides et routes secondaires) n’a pas été des plus économiques avec une moyenne de 9 l/100 km. De ce côté, le diesel que nous avons essayé, avec la même puissance de 130 ch pour une cylindrée de 1,6 l, fera un tiers de moins avec un raisonnable 5,6 l/100 km. Cette motorisation a été nettement plus appréciée grâce à son répondant et à sa vivacité. Ici, pas de souci pour s’insérer dans le trafic ou pour doubler.

Les deux blocs sont associés à une boîte de vitesses à 6 rapports, facile à gérer et précise, tandis que le « petit » diesel de 110 ch peut recevoir en option une boîte de vitesses robotisée à double embrayage EDC. Une association qui devrait encore accroître le confort d’utilisation du Kadjar.

Car c’est un des points forts du SUV de Renault : s’il utilise la même plateforme que l’Espace, il ne reçoit pas les suspensions pilotées et adopte des réglages spécifiques. Et c’est tant mieux. En adaptant des systèmes classiques, il gagne en confort et en agrément routier. Les suspensions jouent très bien leur rôle quel que soit le type de route emprunté. Même sur les chemins de montagne, le SUV n’a pas été pris en défaut de ce côté.

Sur le Kadjar 4WD il est possible de modifier le mode de transmission.

Ce fut également l’occasion d’évaluer le comportement du système de gestion des quatre roues motrices. Le Kadjar 4WD (uniquement proposé avec le diesel 130 ch) offre trois possibilités de transmission de la puissance : « 2WD » en traction (100 % de la puissance passe par les roues avant) ; « Auto » qui répartit automatiquement la puissance en fonction des besoins entre les essieux avant et arrière (dans la limite de 50 % à l’avant et 50 % à l’arrière) ; « Lock » qui bloque une répartition égale entre l’avant et l’arrière jusqu’à 40 km/h pour évoluer en dehors des sentiers battus. À moins d’avoir affaire à un relief difficile, le mode « Auto », très efficace, est à privilégier. En effet, pas besoin de réfléchir, l’électronique s’occupe de tout de façon totalement imperceptible.

Lorsqu’on retrouve des routes plus civilisées – notamment en ville – il faudra être assez vigilant, car la visibilité n’est pas le fort du Kadjar. À l’avant, les ailes bodybuildées empêchent de voir les angles de la voiture et, à l’arrière, la lunette étroite et haut placée limite la vision. Les aides au stationnement (radar à l’avant et caméra à l’arrière, malheureusement en option à 400 € sur les finitions Zen et Edition One) s’avèrent indispensables.

La visibilité de trois quarts arrière n'est pas très bonne.

Sécurité

Le Kadjar arrive tardivement sur le segment des SUV, mais bénéficie d’un équipement de sécurité important dont certains modèles plus anciens ne peuvent se prévaloir. Par exemple, le freinage actif d’urgence capable d’intervenir entre 30 et 140 km/h, la reconnaissance des panneaux de signalisation, l’alerte de franchissement de ligne, l’avertisseur d’angle mort… Concernant la sécurité passive, comme le Kadjar est conçu sur la même plateforme que la Renault Espace qui vient d’obtenir 5 étoiles aux crash-tests Euro NCAP, il devrait obtenir un très bon résultat. Gageons même qu’avec sa face avant plus cossue, il réalise un meilleur score que sa « cousine » pour la protection des piétons qui avait reçu une note de 70 % dans ce domaine.

La Renault Kadjar en résumé

Plus cher qu’une Nissan Qashqai mais moins qu’une Peugeot 3008, le Kadjar (proposé de 22 990 à 33 800 €) est un peu moins bien fini que ces deux modèles. Il se rattrape avec son équipement technologique souvent plus important, son très bon confort et son style vraiment original. C’est aussi le seul à proposer trois variantes de mode de transmission : traction, motricité renforcée « Extended Grip » (solution identique à celle de la Renault Scénic XMod) ou quatre roues motrices (4WD). Des avantages qu’il ne conservera peut-être plus face aux nouvelles Peugeot 3008 et Volkswagen Tiguan, qui arriveront l’année prochaine et en fin d’année.

Les +

Confort

Habitabilité

Mode 4 roues motrices

Style

Les –

Détails de finition

Visibilité

Moteur essence limité

Écran tactile mal placé

Yves Martin

Yves Martin

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