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Téléphone portable et cancer

Des conclusions différentes selon les études

Les études sur les liens éventuels entre cancers et téléphones portables se suivent et ne se ressemblent pas. La dernière en date a de quoi inquiéter.

Alors qu’une étude australienne publiée en mai n’a trouvé aucun lien entre les téléphones portables et les cancers, une nouvelle étude américaine d’envergure souligne au contraire les liens possibles entre cancers et téléphones portables.

Le National Toxicology Program vient de mettre en ligne les résultats partiels d’une vaste étude toxicologique dotée d’un budget de 20 millions de dollars et menée pendant deux ans et demi sur plusieurs groupes de 90 rats chacun. Les résultats n’ont rien de rassurant : des rats exposés aux radiofréquences de la téléphonie mobile ont développé deux types de cancers, le gliome cérébral et le schwannome cardiaque, une tumeur très rare. À l’opposé, aucun des rats appartenant au groupe témoin (non exposé aux champs électromagnétiques des téléphones portables) n’a développé ce type de cancers. Les chercheurs notent que l’incidence de ces deux cancers augmente avec le niveau de rayonnement reçu par les rongeurs.

Alors certes, les rats ont été exposés tout au long de leur vie, et à des niveaux d’exposition supérieurs à celui des téléphones portables actuels, ce qui devrait donner du grain à moudre aux sceptiques.

Mais dans l’attente de leurs résultats définitifs, d’autres études étant en cours, les experts américains soulignent d’ores et déjà que « vu l’usage mondial généralisé des appareils de communication mobiles par des utilisateurs de tous âges, même une augmentation très faible de l’incidence d’une maladie résultant d’une exposition aux rayonnements électromagnétiques pourrait avoir des conséquences importantes pour la santé publique. »

En 2011, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avait déjà suscité l’inquiétude en classant les radiofréquences, y compris les champs électromagnétiques des téléphones portables, dans la catégorie « cancérogène possible » pour l’homme. Une évaluation qui pourrait évoluer en fonction des résultats de l’étude complète du National Toxicology Program, prévue en 2017.

Élisabeth Chesnais

Élisabeth Chesnais

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