BILLET DE LA PRÉSIDENTE
Fiscalité « écologique »

Le matraquage fiscal se colore de vert !

Si la grogne des automobilistes fait le plein face à l’explosion des prix à la pompe, et que de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer une baisse des taxes, le gouvernement s’arc-boute sur la légitimité de la fiscalité « écologique » pour réorienter les comportements…. Ne cèderait-il pas lui aussi au « green washing », en colorant en vert l’explosion d’une myriade de taxes principalement destinée à renflouer les caisses de l’Etat et trop marginalement à des mesures environnementales ?

En effet, si l’on regarde de plus près la plupart des taxes dites «écologiques », il ressort que l’essentiel est affecté au budget de l’Etat et non à des mesures pro-environnementales. C’est le comité pour l’économie verte qui le signalait déjà en janvier 2017.  Alors que bon nombre de ménages sont captifs du pétrole soit pour leur déplacement ou leur chauffage, il n’est pas acceptable qu’ils subissent une double peine avec l’envolée des cours du brent et avec elle celles des taxes dites écologiques sans que celles-ci servent à leur offrir d’avantages d’alternatives : transports en commun, énergies renouvelables, etc.

Si l’objectif des taxes écologiques est de donner un signal prix, j’aime à rappeler que l’explosion du prix à la pompe le donne déjà ! De même, si l’explosion de l’or noir offre une rente publique à l’Etat avec l’augmentation des taxes, il faut rappeler qu’elle offre aussi une rente privée aux groupes pétroliers qui, c’est le cas de le dire, profitent largement de l’explosion des prix. Sont-ils eux aussi mis à contribution dans les mêmes proportions que les particuliers ?

Tant que l’Etat n’affectera pas l’essentiel de la fiscalité écologique à la cause environnementale permettant aux consommateurs d’avoir des alternatives crédibles leur permettant de changer positivement leur comportement, l’UFC-Que Choisir plaidera pour une modulation de la taxe sur le carburant en fonction du cours afin de plafonner les prix pour les consommateurs. A défaut, il est à craindre que la fiscalité écologique continue de laisser les contributeurs verts… de rage !

Alain Bazot

Alain Bazot

Président de l'UFC-Que Choisir

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