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Assurance-vieBaisse du taux de l’Afer

L’Afer, la célèbre association d’épargnants, rentre dans le rang. Comme ses concurrents de l’assurance-vie, elle annonce une importante baisse du taux 2010 du fonds en euros.

Longtemps, le contrat de l’Afer (Association française d’épargne et de retraite) a pu se targuer d’être l’un des meilleurs du marché, sinon le meilleur. Aujourd’hui, avec un taux de rendement tombé, avant ponction des frais sur versements et des prélèvements sociaux, à 3,52 % (il était encore de 4,12 % en 2009), le célèbre contrat associatif ne se distingue plus de la concurrence. Selon diverses projections, le gros du marché aurait perdu de l’ordre de 0,30 à 0,50 point de rentabilité en 2010, et le rendement moyen des contrats en euros (monosupports et fonds en euros des multisupports) s’établirait aux alentours de 3,40 % (contre 3,70 % en 2009).

« Notre taux est juste, non promotionnel, il n’a pas été gonflé par l’apport de réserves financières comme c’est le cas chez d’autres et doit être rapporté à l’encours de notre contrat », a justifié le président de l’Afer, Gérard Bekerman. Il est vrai qu’en l’espace de 10 ans, le contrat promu par l’association et géré par l’assureur Aviva a doublé de volume. Souscrits par près de 733 000 personnes, c’est devenu un énorme paquebot (près de 40 milliards d’euros sous gestion pour le seul fonds en euros, 45,9 milliards si l’on tient compte des unités de compte diversifiées du multisupport). À l’instar des autres poids lourds de l’assurance-vie que sont les contrats de la bancassurance, il échappe plus difficilement aux conséquences de la baisse des marchés obligataires dans lesquels sont investis la majeure partie des fonds en euros (voir notre article).

« Plus l’actif est important, moins il est aisé de profiter des opportunités de marché qui se présentent », reconnaît Gilles Ulrich, directeur général du Conservateur. Ce groupe mutualiste qui gère 2,3 milliards d’euros au titre de son fonds en euros tire pour sa part toujours son épingle du jeu avec un taux de 4 % servi sur son contrat Arep Multisupport (4,25 % sur le contrat Hélios réservé à une clientèle patrimoniale).

Désormais, l’épargnant qui cherche à concilier la sécurité du fonds en euros avec une rentabilité suffisamment attractive a donc le choix entre trois solutions.

- Soit il regarde du côté des contrats lancés récemment comme Matmut-vie, Apicil, Axeria Vie, etc. : leur petite taille associée à une structure de portefeuille moins chargée en obligations peu rentables leur permet encore d’atteindre, voire de franchir la barre des 4 % de rendement ;

- soit il souscrit un contrat exclusivement vendu sur Internet. Exempts de frais sur versements, ils génèrent pour leurs fonds en euros des taux nets de coûts qui se situent dans la fourchette haute du marché (4,10 % pour Abivie d’Altaprofit ou Linxea-vie, 4,30 % pour BforBank-vie, etc.) ;

- soit, enfin, il frappe à la porte de certaines structures mutualistes qui, à l’instar du Conservateur, se distinguent par la qualité de leur gestion au long cours et, c’est essentiel pour l’adhérent, n’ont pas d’actionnaires à rémunérer. C’est notamment le cas de SMAvie BTP (4,03 % pour le contrat Batiretraite2), de Maaf vie (4,11 % pour Winalto) ou encore de la Macsf, dont le contrat RES parvient malgré son poids (13,7 milliards d’euros d’encours fin 2010) à servir un rendement de 4,05 %. Et ce sans avoir à puiser dans ses réserves. « Nous avons même renforcé notre PPE, provision pour participation aux excédents, de plusieurs millions d’euros », précise Marcel Kahn, directeur général de la Macsf.

L’Afer se lance dans la dépendance

Attendu depuis 3 ans, le contrat dépendance de l’Afer est prêt. « Mieux vaut prendre son temps pour réussir qu’échouer dans la précipitation », affirme Gérard Bekerman. Conçu en partenariat avec Aviva vie, le nouveau « bébé » de l’Afer cible un large public d’assurés (de 40 à 77 ans). Structuré autour de deux options (dépendance totale ou partielle), il joue la carte de la simplicité (modalités médicales allégées) et de la compétitivité. À titre d’exemple, pour 1 000 euros de rente mensuelle, la prime annuelle sera pour une formule qui mixte dépendance totale et partielle, de 392 euros si le souscripteur a 50 ans, de 592 euros s’il a 60 ans et de 1 008 euros s’il a 70 ans.

Laurence Delain-David

Laurence Delain-David

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