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Halloween : la hausse flippante du prix des bonbons

L’éventail des sucreries et autres aliments surconsommés à l’occasion d’Halloween (bonbons, chocolats, chips et sodas) a vu son prix littéralement flamber en un an, bien au-delà de l’inflation alimentaire. Vous allez frémir de peur en passant à la caisse !

Dentiers sanguinolents, globes oculaires, tarentules, citrouilles, paquets de Dragibus noirs et oranges, seaux de bonbons en forme de citrouille, emballages floqués de chauve-souris… Les rayons confiseries ne laissent planer aucun doute : Halloween s’approche ! Importée des États-Unis dans les années 1990 et remise au goût du jour il y a quelques années, cette fête est aux bonbons ce que Noël est au foie gras : la période la plus faste de l’année.

Les Français ont dépensé 112 millions d’euros en confiseries pour Halloween en 2022, un record. Et ce sera sans doute encore plus en 2023… ne serait-ce que parce que les prix ont flambé ! D’après nos relevés d’étiquettes réalisés le 18 octobre, les bonbons ont en effet augmenté de 21 % en 1 an, loin devant les trois autres incontournables de cette soirée que sont les chips, les chocolats et les sodas. L’année précédente, l’inflation avait déjà frappé, avec des augmentations similaires des tarifs des sucreries.

Prix salés chez Haribo…

Leader incontesté des sucreries (42 % de parts de marché), Haribo n’y va pas de main morte. Ses best-sellers ont connu des hausses largement supérieures à celles du rayon alimentaire : jusqu’à 26 % pour le paquet de Schtroumpfs de 300 g, qui se vend aujourd’hui 1,60 € en moyenne, contre 1,27 € il y a un an.

… comme chez les autres marques

Haribo n’a pas l’exclusivité des flambées tarifaires. Parmi les autres références phares, les Têtes brûlées ont elles aussi connu une inflation de 26 % : le paquet de 200 g est passé de 1,60 € en moyenne à 2,02 €.

Virginie Le Roch, responsable marketing de Haribo, a confirmé l’ampleur de ces hausses à Que Choisir, expliquant que 2023 avait été « un tsunami de surcoûts des principales matières premières utilisées pour la fabrication des sucreries. Nos coûts en sucre et en amidons ont été multipliés par deux, il était donc nécessaire de procéder à des hausses tarifaires. Mais nous n’avons passé que deux tiers de ces surcoûts, le reste étant pris sur la rentabilité de Haribo. » Le groupe allemand peut se le permettre : il a dégagé des bénéfices records en 2021 (dernière année connue des comptes).

Grâce à d’intenses opérations commerciales, les Français sont devenus accros à ces « petits plaisirs sucrés » bon marché. Plus de la moitié succombent désormais à la tentation, sinon de se déguiser en Dracula ou en sorcière, du moins de consommer des bonbons à Halloween. Voyons donc le bon côté des choses à cette inflation : si ces hausses de prix aboutissent à réduire la consommation de sucreries et de sodas, la santé publique s’en portera d’autant mieux, alors que les médecins alertent sur une augmentation de l’obésité infantile consécutive à l’épidémie de Covid !

Le prix du sucre fluctue au gré d’aléas mondiaux

Pourquoi un produit aussi courant que le sucre a-t-il vu son prix doubler en 1 an ? Les cours de cette matière première agricole, très échangée sur le marché mondial, fluctuent au gré de diverses contraintes, comme :

  • les conditions de production dans les principaux pays producteurs, en particulier le Brésil (premier producteur et exportateur mondial). Des récoltes perturbées par le phénomène climatique El Niño, par exemple, provoquent des hausses des prix ;
  • les cours de l’énergie : les sucreries tournent au gaz, dont le prix a flambé à la suite de la guerre en Ukraine ;
  • le cours du pétrole : la canne et la betterave sont transformées soit en sucre, soit en éthanol. Un cours élevé du pétrole entraîne à sa suite celui de l’éthanol. Les fabricants réorientent alors leur production vers ce produit, au détriment du sucre ;
  • les interdictions de pesticides (en particulier les néonicotinoïdes), qui augmentent les coûts de production de la betterave sucrière (95 % du sucre français) ;
  • la situation politique et économique des principaux pays producteurs : par exemple, une dévaluation du réal brésilien, des subventions de l’Inde et de la Thaïlande à leurs secteurs, peuvent influer sur le prix mondial du sucre à la baisse ou à la hausse.

Méthodologie

Nous avons relevé les prix en ligne dans plus de 6 500 grandes surfaces alimentaires proposant un service drive.

L’inflation est calculée sur un an, en comparant les prix du 18 octobre 2022 à ceux du 18 octobre 2023.

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