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Retraite

Une surcote parentale décevante

Avec le recul de l’âge légal de départ en retraite, les trimestres pour enfant, attribués le plus souvent aux mères pour compenser leurs carrières hachées, vont perdre une grande partie de leur intérêt. Une surcote parentale, a priori intéressante, est censée compenser cet effet de la réforme. Mais ce n’est malheureusement pas pour tout de suite. Explications.

Plus que d’autres profils, les mères de famille vont être pénalisées par le recul de l’âge de départ en retraite. Parce qu’elles vont devoir travailler plus, elles vont naturellement acquérir plus de trimestres retraite. Résultat : les trimestres qui viennent traditionnellement majorer leur durée d’assurance, au titre de la naissance et de l’éducation de chacun de leur enfant (8 pour une salariée par exemple) leur permettront, de façon moins prégnante qu’avant, d’atteindre le taux plein.

Un amendement porté par les sénateurs

Un détail qui n’a pas échappé aux sénateurs qui, au moment des débats sur le projet de loi portant réforme des retraites, ont adopté un amendement censé compenser les effets de la hausse de l’âge légal. Ainsi, depuis le 1er septembre dernier, les mères (mais aussi les pères) de 63 ans qui ont atteint la nouvelle durée d’assurance nécessaire pour des pensions calculées à taux plein (171 trimestres pour la génération 1964 ; 172 trimestres, soit 43 ans de cotisation pour toutes les générations nées en 1965 ou après) et qui ont engrangé au moins un trimestre de majoration enfant (pour la naissance, l’adoption, l’éducation ou encore l’éducation d’un enfant handicapé) peuvent bénéficier d’une surcote parentale sur leur future pension de base. Celle-ci est de + 1,25 % par trimestre travaillé entre leur 63e et leur 64e anniversaire, soit un bonus de 5 %.

Une mise en œuvre très (trop ?) graduelle

Mais, à y regarder de plus près, la loi ne va effectivement s’appliquer qu’aux seniors dont l’âge légal de départ en retraite sera supérieur à 63 ans. En clair, la première génération concernée sera celle née en 1965, pour laquelle le nouvel âge de départ est de 63 ans et 3 mois. De fait, un parent qui répond aux 3 conditions définies par la loi ne pourra bénéficier que d’une surcote de +1,25 % entre ses 63 ans et son âge légal de départ. Pour la génération suivante, celle de 1966, dont le nouvel âge légal de départ est cette fois de 63 ans et 6 mois, la surcote entre 63 ans et ce seuil sera au maximum de 2,50 % (2 x 1,25 %). En d’autres termes, il faudra attendre la génération 1968, première génération à devoir partir à 64 ans, pour que cette surcote parentale puisse, enfin, être à la hauteur des 5 % promis. C’est donc seulement en 2030 que cette mesure, censée compenser ou atténuer les effets du recul de l’âge de départ, sera pleinement opérationnelle !

Roselyne Poznanski

Roselyne Poznanski

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