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Pourquoi il ne faut pas ramener de plantes chez soi

En rapportant des végétaux dans vos bagages depuis vos lieux de vacances, vous risquez aussi de ramener dans votre région des organismes nuisibles pour la flore locale (plantes invasives, insectes, bactéries, etc.). Explications.

« Plantes en danger » : avec cette campagne de communication, le ministère de l’Agriculture souhaite faire prendre conscience aux voyageurs qu’un acte en apparence anodin – ramener de ses voyages des plantes exotiques – peut avoir des conséquences graves pour la flore locale. En effet, ces végétaux peuvent transporter des nuisibles, souvent invisibles : des graines d’autres plantes invasives, des insectes, des champignons, des bactéries, des virus… La liste est potentiellement longue.

Ces consignes ne concernent pas que les autres continents. Nos voisins européens, et même les régions françaises abritent aussi des organismes potentiellement nuisibles pour les cultures et les végétaux endémiques d’autres régions. La campagne vise donc à « prévenir la propagation de six dangers majeurs, parfois mortels, pour nos plantes », en métropole et en outre-mer (lire l’encadré), explique le ministère.

Tous ces nuisibles pouvant être transportés par des végétaux (par exemple, des capricornes asiatiques ont été introduits via des bonsaïs), il est donc vivement déconseillé de rapporter ce genre de souvenirs dans ses bagages. Si vous tenez à retrouver chez vous des merveilles floristiques admirées ailleurs, achetez-les à votre retour, chez des professionnels, fleuristes et horticulteurs.

Les six dangers pour les territoires français

Concernant le territoire métropolitain, voici les trois principaux dangers pour les plantes :

  • La bactérie Xylella fastidiosa, qui impacte gravement la vigne, les agrumes, l’olivier, le cerisier et des centaines d’autres espèces, et contre laquelle il n’existe aucun remède, excepté l’arrachage et la destruction des plants contaminés. Cette bactérie a envahi le sud de l’Italie, avant de remonter vers le nord. Elle circule aujourd’hui en Corse, en Paca et plus récemment en Occitanie, où les foyers font l’objet de mesures de lutte. L’enjeu est d’éviter sa dissémination vers le reste du territoire métropolitain.
  • Le scarabée japonais, originaire d’Asie, a été introduit accidentellement en Amérique du Nord il y a un siècle, où il provoque des dégâts considérables sur les cultures de céréales et de légumineuses, et sur de nombreux arbres fruitiers. Il a été repéré en Italie et en Suisse, mais pas encore en France. Il se déplace facilement via les camions, les trains, etc. 
  • Les capricornes asiatiques, également originaires d’Asie, « figurent parmi les ravageurs des feuillus les plus dangereux au monde », souligne le ministère. Ils ont déjà été signalés en France, ainsi que dans les autres pays européens. Ils font l’objet de campagnes d’éradication.

Concernant l’outre-mer, voici les organismes les plus problématiques :

  • Un champignon (le Foc TR4), provoquant la redoutable fusariose du bananier. Il se propage dans l’eau et le sol et peut survivre plusieurs années dans les sols. Il a déjà été détecté à Mayotte.
  • La bactérie responsable de la maladie du dragon jaune est l’un des dangers les plus importants pour les cultures d’agrumes. Elle est présente dans les Antilles et à la Réunion et a été détectée en Guyane en 2022.
  • La bactérie causant le jaunissement mortel du palmier, et disséminée par un insecte vecteur ou des outils contaminés, est déjà présente en Amérique du Nord, en Amérique centrale et en Afrique. Elle a été détectée en Guadeloupe en 2021.

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