BILLET DE LA PRÉSIDENTE
Nutri-Score

C’est gagnant-gagnant pour les consommateurs et les fabricants !

Une étude de NielsenQ, tout juste publiée, vient une nouvelle fois confirmer, chiffres à l’appui, ce que l’UFC-Que Choisir ne cesse de souligner : les consommateurs trouvent le Nutri-Score utile et sont de plus en plus nombreux à le prendre en compte, lorsqu’ils font leurs courses au supermarché.

S’il a déjà gagné le cœur des consommateurs, on ne peut en dire autant pour tous les fabricants. En effet, bien qu’il progresse, la récente étude indique n’avoir relevé l’étiquetage nutritionnel que sur un quart des emballages examinés. Je ne peux que m’en étonner car les industriels de l’agro-alimentaire semblent avoir tout à y gagner.

En effet, dans le contexte actuel, si les consommateurs sont bien entendu préoccupés par leur pouvoir d’achat, cette étude met en évidence que mieux manger reste une de leurs priorités. Par exemple, les ventes de pizzas, quiches et tartes fraîches notées B ont augmenté de 8 % sur un an, de mai 2022 à mai 2023. Au rayon des jambons cuits et rôtis, ceux notés B ont progressé de 12 % en mai, par rapport à l’année précédente. Ceux affichant la note de C, avaient certes vu leurs ventes baisser de 3 %, mais c’était peu de chose comparé à la baisse de 13 % de ceux n’affichant aucun Nutri-Score. Les consommateurs veulent savoir ce qu’ils mettent dans leur assiette et ont décidé de sanctionner le manque de transparence.

Pour les industriels, l’équation est donc simple à résoudre. Il faut afficher le Nutri-Score, mais pas n’importe lequel, le Nutri-Score vert (A ou B), ce qui nécessite d’améliorer les recettes de leurs « plats préparés ». C’est ce choix payant qui a été opéré dans certains rayons, comme le démontrait notre étude d’avril 2023. Depuis l’introduction du Nutri-Score, au rayon des céréales du petit-déjeuner, la proportion de Nutri-Score A ou B a été multipliée par près de 5 en seulement 7 ans. Au-delà de son impact positif sur les ventes, ce logo s’est révélé être une incitation très puissante à l’amélioration des recettes.

Compte tenu de l’enjeu de santé publique que constitue la lutte contre une alimentation industrielle déséquilibrée (à l’origine de nombreuses maladies cardiovasculaires, obésité, surpoids, diabète de type 2…), il n’est pas possible de s’en remettre au seul bon vouloir des industriels. Ainsi, une seule solution s’offre aux pouvoirs publics : rendre le Nutri-Score obligatoire.

Marie-Amandine Stévenin

Marie-Amandine Stévenin

Présidente de l'UFC-Que Choisir

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