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Les mauvaises pratiques des commerçants sans stock

Tromperie, absence d’informations contractuelles, produits non conformes, faux avis… les services de la Répression des fraudes cherchent à faire le ménage parmi les sites de dropshipping et les market places.

Dropshipping et market places sont deux pratiques bien connues du monde de l’e-commerce qui ont pour point commun de permettre à leurs initiateurs de vendre en ligne sans posséder ni stocks ni entrepôts. Le premier, le dropshipping, consiste à commercialiser des produits par le biais d’un site Internet en déléguant le stockage et l’acheminement chez le client à un fournisseur, le plus souvent basé dans un pays à bas coûts de production, comme la Chine. La market place (ou place de marché), elle, ne vend rien. Elle se contente de mettre en relation professionnels et clients. Ces pratiques sont légales, mais doivent respecter un certain nombre de règles. Deux enquêtes récentes de la direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) montrent que ce n’est pas toujours le cas.

De fausses allégations sur les sites de dropshipping

Le dropshipping est de toute évidence ce qui pose le plus de problèmes. Il faut dire que le faible investissement de départ fait que de nombreuses personnes y ont vu un moyen facile de gagner de l’argent. Que Choisir a d’ailleurs alerté à plusieurs reprises sur des sites problématiques comme Mapitou.com, Shoppydeals.fr ou Nichon.co, spécialisé dans le soutien-gorge anticancer. Les enquêteurs de la Répression des fraudes ont relevé des anomalies chez plus de la moitié des sites de dropshipping qu’ils ont contrôlés (116 sur 215). Selon les cas, il pouvait s’agir de pratiques commerciales trompeuses, telles que des informations mensongères sur la disponibilité ou les caractéristiques des produits, sur l’identité du fournisseur ou sur le caractère promotionnel de l’offre. Sur certains sites ne figurait aucune mention (pourtant obligatoire) sur la garantie légale de conformité ou le droit de rétractation. D’autres s’exonéraient dans leurs conditions générales de toute responsabilité, y compris en cas de publication d’informations erronées, ou rédigeaient de faux avis, avouant même que la pratique était courante, voire recommandée par certaines formations. Ces manquements à la loi ont donné lieu à des sanctions allant de l’avertissement au procès-verbal pénal. Si la plupart des professionnels visés ont fini par se mettre en conformité, certains ont préféré abandonner le dropshipping alors que d’autres ont tenté de basculer leur activité sur un autre site.

Des produits interdits sur les market places

Les obligations des market places sont plus limitées. Il n’en demeure pas moins qu’elles ne sont pas infaillibles, notamment en ce qui concerne la commercialisation d’articles prohibés. Sur les 11 places de marché généralistes visitées, les agents de la DGCCRF ont trouvé des colles dont certains composants dépassaient la limite autorisée, des jouets présentant des risques d’allergie ou d’étranglement, des produits phytopharmaceutiques sans information sur leurs effets néfastes ou encore des cosmétiques contenant des substances interdites. Si certaines plateformes ne posaient aucun problème, plus de la moitié affichaient un taux d’anomalie supérieur à 50 % sur les produits ciblés. Averties, la plupart des market places ont rapidement retiré les annonces incriminées, comme elles sont tenues de le faire. En revanche, rares sont celles qui ont alerté leurs clients ayant acheté un produit non conforme, les autres laissant cette responsabilité aux vendeurs.

Les agents de la Répression des fraudes ont beau avoir tapé du poing sur la table, les mauvaises pratiques ne sont pas éradiquées pour autant. Comparer les offres avant d’acheter et se méfier des trop belles affaires restent les meilleurs moyens de limiter les risques de se faire avoir.

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